La vraie interprétation et ses conséquences !

Tu aimeras ton prochain comme toi-même

Cette parole « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » est comprise en France comme le devoir de s’occuper des personnes autres que soi.
Les religieux chrétiens, les laïques et certains musulmans s’y appuient pour établir leur moral.
Les sites y sont nombreux (exemples : parole-de-vie.fr , forum.pelerin.info , topchretien.com ).

Nous pensons majoritairement que cette parole est sortie de la bouche même de Jésus :

28 Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s’approcha, et lui demanda: Quel est le premier de tous les commandements?
29 Jésus répondit: Voici le premier: Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur;
30 et: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.
31 Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là.
32 Le scribe lui dit: Bien, maître; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu’il n’y en a point d’autre que lui,
33 et que l’aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c’est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices.
34 Jésus, voyant qu’il avait répondu avec intelligence, lui dit: Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osa plus lui proposer des questions.

Evangile de Marc, verset 12:28-34

A en croire Jésus, ce commandement est loin d’être un gadget. Il est même l’équivalent de celui de mettre Dieu en priorité dans notre vie.

34 Les pharisiens, ayant appris qu’il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent,
35 et l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l’éprouver:
36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?
37 Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
38 C’est le premier et le plus grand commandement.
39 Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
Evangile de Matthieu, verset 22:34-40

Pourquoi une telle importance pour ce commandement ? Il ne semble pourtant pas être parmi les 10 commandements . Comme vous le verrez, il y est et clairement. Mais notre environnement culturel nous le cache.

L’évangile de Luc précise la pensée de Jésus :

25 Un professeur de la loi se leva et dit à Jésus pour le mettre à l’épreuve: «Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle?»
26 Jésus lui dit: «Qu’est-il écrit dans la loi? Qu’y lis-tu?»
27 Il répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.»
28 «Tu as bien répondu, lui dit Jésus. Fais cela et tu vivras.»
29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: «Et qui est mon prochain?»
Evangile de Luc, verset 10:25-37

Le professeur de la loi est censé connaître la loi. Et pourtant, il ne semble pas avoir compris le terme « prochain ».
En France, on dit que le prochain c’est l’autre, celui qui n’est pas moi. On dit aussi que le prochain c’est celui qui a besoin de moi.
Est-ce que c’est vraiment la même définition pour Jésus ?

Jésus prend le temps d’expliquer le terme prochain, par le biais d’une petite histoire réelle ou fictive.

30 Jésus reprit la parole et dit: «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent en le laissant à moitié mort.
31 Un prêtre qui, par hasard, descendait par le même chemin vit cet homme et passa à distance.
32 De même aussi un Lévite arriva à cet endroit; il le vit et passa à distance.
33 Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu’il le vit.
34 Il s’approcha et banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
35 Le lendemain, [à son départ,] il sortit deux pièces d’argent, les donna à l’aubergiste et dit: ‘Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.’
36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?»
37 «C’est celui qui a agi avec bonté envers lui», répondit le professeur de la loi. Jésus lui dit [donc]: «Va agir de la même manière, toi aussi.»
Evangile de Luc, verset 10:25-37

Le professeur comprend enfin : «C’est celui qui a agi avec bonté envers lui».

Nous pouvons nous poser à nous-même alors la question « Qui est mon prochain? » ou énoncé autrement «Qui a agi avec bonté envers moi ?». Aujourd’hui, le terme de prochain signifie plutôt voisin. Il faudrait traduire par « Mon héro salutaire », mon « sauveteur », mon « salut » comme le chante Soprano.

Mon prochain peut donc être un parent, un médecin, un pompier, un professeur, un éducateur, un voisin, un passant … MAIS dont sa participation a été capitale, salutaire pour le devenir de ma vie. .

Cette définition n’a donc rien à voir avec celle : l’autre, celui qui a besoin de moi.

En France, nous avons malheureusement tendance à cracher dans la soupe . Notre jalouserie nous empêche d’être honnêtement reconnaissants.

Nous pouvons maintenant réaliser que ce commandement était bien présent dans les dix commandements :

Honore ton père et ta mère, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Deutéronome verset 5:16

Pourquoi les deux commandements sont semblables ? Vous l’avez compris !
Qui nous a créé ? Qui a créé notre monde pour nous accueillir un temps ? Qui couvre nos péchés ? Le prochain parfait, c’est Dieu lui-même.
Pourquoi faut-il mettre Dieu en premier dans notre vie ? Sans Lui, on ne serai pas là ni nos ascendants et tout le reste.

Faut-il aimer les nécessiteux ? Jésus nous demande à devenir un prochain à l’image de Dieu. Nous devons les aider et les aimer.
Je mets toutefois un bémol. Dieu n’a pas sacrifié son Fils pour tous les hommes mais bien pour ceux qui le reconnaissent comme sauveur.

16 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.
Evangile de Jean, verset 3:16

Ce que Dieu déteste, c’est en premier lieu notre absence de reconnaissance sincère envers lui.

6 Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent.
Evangile de Matthieu, verset 7:6

Notre reconnaissance honnête, un trésor inépuisable dans les cieux :

Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumônes. Faites-vous des bourses qui ne s’usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n’approche point, et où la teigne ne détruit point.
Evangile de Luc, verset 12:33

En conclusion, je citerai Honoré de Balzac comme sujet de réflexion :

Les pères doivent toujours donner pour être heureux. Donner toujours, c’est ce qui fait qu’on est père.
Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1910

J’ajoute : L’enfant reconnaissant l’héritage du père devient véritablement l’héritier.